Cette peine, en deçà des réquisitions de l'avocat général François Pérain, est assortie de 14 ans de sûreté.
François Pérain avait demandé plus tôt dans l'après-midi à ce qu'elle soit "à la hauteur de l'horreur du crime commis". Il avait requis une "peine sévère" de 30 ans de réclusion criminelle et 15 ans de sûreté à l'encontre de cet homme de 62 ans.
Joël Martin était jugé depuis lundi par la cour d'assises de la Moselle, accusé d'avoir le 16 février 2022 à Amnéville frappé à six reprises au moins, avec un marteau, le crâne de Jocelyne Leclaire, 65 ans, dont il partageait la vie depuis huit ans, lui occasionnant un traumatisme crânien. Elle est ensuite décédée.
"Sans aucune empathie envers sa victime", selon l'avocat général, il déplace par la suite le corps de Mme Leclaire pour le tremper dans de l'acide chlorhydrique.
"Acte d'une barbarie insoutenable"
"Mais le plan ne fonctionne pas", a-t-il poursuivi, "la dissolution (du corps) est beaucoup trop longue", alors il décide de le démembrer avec un couteau et une scie.
Il brûle un bras de la victime dans un tonneau métallique, mais par manque de place, il abandonne les autres parties du corps dans un endroit isolé, aux abords de la Moselle.
L'avocat des enfants et petits-enfants de la victime, Pierre-Alexandre Degehet, a déploré "un acte d'une barbarie insoutenable, qui dépasse l'entendement", rappelant que le corps de la victime avait été "découpé en huit parties, démembré".
"C'est un meurtre sauvage, d'une violence inouïe, l'acharnement d'un homme qui prétend avoir aimé" la victime.
Jocelyne Leclaire "aurait dû avoir 69 ans demain", a rappelé Me Degehet. Joël Martin "ne mérite aucune clémence, aucune pitié".
L'accusé encourait la réclusion criminelle à perpétuité.
Joël Martin a reconnu les faits mais dit avoir "entendu des voix" et avoir été "possédé" à ce moment-là, "avoir agi sous l'influence du diable".
Ayant eu la parole avant la fin des débats, l'accusé a déclaré reconnaître avoir tué Mme Leclaire. "J'ai tué Jocelyne. Je n'ai pas pu le faire, mais je l'ai fait", a-t-il dit, qualifiant d'acte "odieux" ce qu'il a fait du corps de sa compagne.
Il a demandé pardon à la famille et lu une lettre à destination de Jocelyne Leclaire.
Les experts psychiatres l'ont reconnu responsable pénalement.
Le couple connaissait des tensions, en raison d'un voyage que Mme Leclaire avait prévu à Minorque avec une amie, et elle avait émis l'idée de rompre et de revendre la maison du couple.
Joël Martin dispose de 10 jours pour faire appel.