Une ancienne assistante maternelle, condamnée en 2024 à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir causé la mort d'un bébé en le secouant violemment, est jugée en appel à partir de jeudi à Colmar (Haut-Rhin).
Vanina Reysz, 45 ans, comparaît jusqu'à vendredi pour violences volontaires sur mineur de (moins de) 15 ans ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, par personne ayant autorité.
Le 22 octobre 2013, à 07H30, le petit Hugo, âgé de six mois, avait été déposé chez elle, souriant.
Cela faisait un mois qu'il était gardé par cette mère de deux enfants, à son domicile de Marlenheim (Bas-Rhin).
L'assistante maternelle avait reçu un agrément un peu plus d'un an auparavant, en août 2012.
Moins d'une heure après l'arrivée d'Hugo, Vanina Reysz avait appelé les pompiers, affolée, expliquant que le bébé "ne respir(ait) plus" et qu'il était "très, très mou".
Arrivés aux urgences, les parents d'Hugo avaient appris le décès de leur fils.
Panique
Lors de son procès l'an dernier devant la cour d'assises du Bas-Rhin, Vanina Reysz, qui comparaissait libre, avait reconnu avoir secoué le petit Hugo.
Elle avait cependant expliqué avoir agi sous le coup de la panique car l'enfant était devenu "amorphe, comme une poupée de chiffon", après avoir englouti le contenu d'un biberon.
Selon des experts entendus par la cour d'assises, Hugo présentait de graves lésions correspondant à un secouement très violent survenu le jour même des faits et à un secouement antérieur, environ deux semaines avant sa mort.
"Je regrette", avait déclaré devant la cour d'assises du Bas-Rhin Vanina Reysz, dont l'agrément avait été suspendu après le drame.
"Je n'ai jamais voulu faire du mal volontairement à Hugo. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à Hugo, à sa famille", avait-elle poursuivi, assurant: "Je ne suis pas une meurtrière."
Le 26 juin 2024, elle avait été condamnée à 12 ans de réclusion criminelle, ainsi qu'à une interdiction d'exercer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs.
Elle avait interjeté appel.
Son avocat, Eric Amiet, avait qualifié cette peine, conforme aux réquisitions de l'avocate générale, d'"inutilement excessive, dix ans après les faits".
"Faire leur deuil"
Pour Pascal Créhange, avocat des parents d'Hugo, "le premier procès a été très éprouvant. Revivre tout cela va être très difficile".
Après le décès d'Hugo, le couple - un pâtissier et une secrétaire-comptable - ont eu deux autres garçons qu'ils ont gardés eux-mêmes, reconnaissant ne plus faire confiance à personne.
"Ce qu'ils souhaitent, c'est que la vérité soit faite, que leur famille puisse faire leur deuil", selon leur conseil.
Vanina Reysz avait changé de version deux mois après les faits, affirmant qu'elle avait eu un malaise le matin du drame et que le bébé avait pu se cogner la tête contre un mur. Mais les experts ont écarté toute cause accidentelle du décès.
Sa description du secouement n'est pas non plus compatible avec les lésions présentées par l'enfant, victime de gestes beaucoup plus violents, avait souligné un expert lors du premier procès.
Pour Me Créhange, "la seule personne qui sait ce qui s'est passé, c'est elle".
Le verdict est attendu vendredi.