Pour les avocats des clients, Patrick Klugman et Ivan Terel, "du fait des agissements d'Elon Musk (...), les véhicules de la marque Tesla sont devenus des symboles politiques forts et apparaissent désormais comme de véritables +totems+ d’extrême-droite, au grand dam de ceux qui en avaient fait l’acquisition à la seule fin de disposer d’un véhicule innovant et écologique".
"Les clients de Tesla subissent un préjudice direct et concret qui les empêche de jouir de leur voiture. Ces faits les conduisent à demander la résiliation de leur contrat de crédit-bail", précisent les avocats du cabinet GKA dans un communiqué.
Ils ont assigné la marque devant le tribunal de commerce de Paris, demandant la résiliation de leur contrat de crédit-bail (d'une durée de quatre ans en général, avec la possibilité d'acheter le véhicule à la fin) et le remboursement des frais de justice. Et cherchent à attirer d'autres clients.
"Je l'ai achetée avant qu'Elon ne devienne fou"
Alors que Tesla dominait le marché de l'électrique, ses ventes ont été presque divisées par deux en Europe depuis le début de l'année 2025.
Cette baisse est notamment attribuée aux prises de position d'Elon Musk, entre son travail aux côtés du président américain Donald Trump et son soutien à des gouvernements d'extrême-droite en Europe.
Les voitures Tesla, après avoir longtemps attiré des acheteurs soucieux de moins polluer, sont devenus des symboles roulants des prises de position de Musk, incendiées, visées par des campagnes de boycott, et avec des insultes envers leur conducteur. De nombreux propriétaires ont fini par apposer à l'arrière de leur Tesla un autocollant indiquant en anglais: "je l'ai achetée avant qu'Elon ne devienne fou".
"La situation est à la fois inédite et impossible pour les propriétaires français de Tesla", a précisé maître Klugman à l'AFP. "Les prises de positions de M. Musk ont créé un trouble de la jouissance. Nous pensons que M. Musk doit à l’acquéreur la possession paisible de la chose vendue".
Interrogé mardi, Tesla n'avait pas répondu dans l'immédiat.
Et si Elon Musk s'est fâché depuis avec Donald Trump, "l'alliance reste parfaite sur ce qui pose problème", a souligné Patrick Klugman. "Ce qui les oppose n’est pas la racisme, le complotisme, les saluts qu’on a pu qualifier de nazis. Ce sont les tarifs douaniers auxquels Musk s’oppose pour des raisons de business, et le budget" fédéral américain, a précisé l'avocat.