Retraites: les députés PS déposeront une motion de censure contre François Bayrou

Crédit : Antoine Gyori/ Corbis via Getty images
Les députés PS déposeront une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, a annoncé mardi le chef du groupe socialiste Boris Vallaud, invoquant le refus du Premier ministre de s'engager à présenter devant le Parlement un texte qui permettrait de débattre de l'âge de départ à 64 ans.
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"Vous avez pris des engagements pas tenus sur ce sujet (...) Cela nous contraint, monsieur le Premier ministre, à déposer une motion de censure contre votre gouvernement", a déclaré Boris Vallaud lors des questions au gouvernement, après l'échec des négociations entre organisations syndicales et patronales.

Les autres groupes de gauche (insoumis, écologiste et communiste), ont eux-aussi rappelé mardi leur intention de déposer ou voter une motion de censure, appelant à déposer une motion commune aux groupes qui ont constitué le Nouveau Front populaire.

"Ma conviction est qu'il existe, très difficile, un chemin qui peut permettre de sortir de cette impasse" et ce chemin "devrait déboucher sur un texte (...) qui pourra être examiné par la représentation nationale", a déclaré dans l'hémicycle François Bayrou, qui reçoit mardi séparément syndicats et patronnat pour tenter de trouver une voie de passage.

"Inacceptable de laisser détruire l'équilibre financier"

"Quel que soit le chemin législatif ou réglementaire que nous prendrons, il est pour moi inacceptable de laisser détruire l'équilibre financier", a toutefois insisté le Premier ministre.

Or les socialistes, et leurs alliés à gauche, exigent de pouvoir débattre au Parlement de tous les sujets, y compris du sensible âge légal de départ à la retraite, porté à 64 ans par la dernière réforme en 2023.

Ils s'appuient sur un courrier de M. Bayrou aux parlementaires socialistes en janvier 2025, lorsqu'il cherchait un accord politique faire passer les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale. Il plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux "sans totem ni tabou, pas même l'âge légal d'ouverture des droits".

Il posait toutefois comme condition "un accord politique et (un) équilibre financier global maintenu".

En tout état de cause, aucune motion de censure de gauche ne pourra aboutir sans les voix du Rassemblement national, qui n'a jusqu'ici pas inclus la question du conclave sur les retraites dans ses menaces de censure.

"On va voir si le RN décide de sauver une fois de plus le système Macron", a lancé sur X le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon. "J'avais compris jusque-là que c’était une ligne rouge pour le RN, on aperçoit sa volonté de se banaliser, se notabiliser auprès du patronat", a déclaré à l'Assemblée nationale le chef du PS Olivier Faure.

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