Procès P. Diddy: le juge menace d'expulser le rappeur du tribunal

Crédit : Paras Griffin/Getty Images
Le juge qui instruit le procès hypermédiatisé à New York de P. Diddy pour trafic sexuel a menacé jeudi d'expulser le magnat du hip-hop du tribunal s'il continuait à hocher la tête en direction des jurés.
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En début d'après-midi, le juge Arun Subramanian a fustigé P. Diddy pour avoir "regardé les jurés et hoché la tête vigoureusement" pendant la déposition matinale d'une témoin, Bryana Bongolan.

"Cela ne peut pas se reproduire", a lancé le juge en avertissant la défense de P. Diddy qu'il envisagerait d'expulser de la cour le fondateur du label Bad Boy Records si ce dernier réitérait ce type de comportement à l'égard des jurés.

Jeudi matin, les avocats de P. Diddy ont tenté de discréditer Bryana Bongolan qui avait affirmé la veille avoir été "soulevée" dans les airs depuis le 17e étage d'un immeuble par le magnat du hip-hop.

Amie de longue date de Casandra Ventura, l'ex-compagne de P. Diddy connue sous le nom de Cassie, Mme Bongolan avait raconté mercredi aux jurés que le magnat du hip-hop l'avait un jour surprise par derrière, pour la soulever au-dessus d'un balcon tout en l'insultant.

"Il m'a soulevée et m'a suspendue à la rampe" pendant 10 à 15 secondes en criant sans cesse "Tu sais ce que tu as fait", avait-elle témoigné en affirmant ne pas comprendre ce que P. Diddy lui reprochait lors de cet épisode survenu dans l'appartement de Cassie. Des photos du balcon et une image de ses contusions à l'issue de l'incident ont été présentées au jury.

L'avocate de P. Diddy, Nicole Westmoreland a suggéré jeudi des incohérences entre ce témoignage, une poursuite civile entamée par le passé par Mme Bongolan à l'encontre du rappeur et des déclarations faites avant le procès, une tactique souvent utilisée par la défense pour remettre en cause la fiabilité d'un témoin.

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"Vous avez menti"

"Vous êtes venue ici et vous avez menti aux membres du jury, n'est-ce pas?", a lancé l'avocate, laissant entendre que P. Diddy était en tournée au moment de l'affaire présumée du balcon. "Je ne peux pas être d'accord avec vous", a rétorqué Bryana Bongolan lors d'une audience au tribunal fédéral de New York.

"Je n'ai aucun doute", a-t-elle ajouté, lorsqu'on lui a demandé si le chanteur et producteur l'avait bien suspendue depuis le 17e étage d'un bâtiment.

Depuis près d'un mois, les jurés du tribunal fédéral de Manhattan ont vu défiler une série de témoins qui leur ont décrit l'emprise exercée par l'influent rappeur et producteur sur ses employés ou son ex-compagne.

Figure incontournable du hip-hop pendant les trois dernières décennies, Sean Combs - dit P. Diddy, Puff Daddy, ou simplement Diddy - comparaît pour trafic à des fins d'exploitation sexuelle et entreprise criminelle.

A 55 ans, il est accusé d'avoir forcé plusieurs femmes, dont Cassie, qui a déjà témoigné, à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués. Selon l'accusation, les employés de P. Diddy étaient notamment chargés de livrer des drogues aux victimes pour qu'elles se soumettent et pour faire en sorte qu'elles se taisent.

Le rappeur a plaidé non coupable. Sa défense reconnaît des épisodes de violence contre Cassie, mais affirme qu'elle participait de son plein gré aux rapports sexuels avec d'autres hommes. Durant son témoignage, la chanteuse a assuré qu'elle n'avait pas le choix.

L'avocate de la défense, Nicole Westmoreland, avait, dès mercredi, attaqué la crédibilité de Bryana Bongola en l'accusant de consommer énormément de drogues, ce qui aurait brouillé sa mémoire. 

Interrogée par la procureure pour savoir pourquoi elle n'avait pas appelé la police aussitôt après l'incident du balcon, elle avait répondu: "J'avais simplement peur de Puff". 

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