"Nous devons riposter avec force au régime terroriste sioniste. Nous ne ferons preuve d'aucune pitié envers le (pouvoir) sioniste", a lancé sur X l'ayatollah Khamenei, à l'heure où ses forces armées ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques en direction d'Israël.
Depuis le début du conflit entre les deux pays ennemis le 13 juin, déclenché par une attaque sans précédent d'Israël contre l'Iran, 224 personnes ont été tuées en Iran, selon le dernier bilan du ministère de la Santé, et 24 en Israël, d'après le gouvernement.
Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran et tué les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire en Iran.
L'Iran, qui dément fabriquer l'arme nucléaire, a proclamé son intention de riposter à la "guerre" lancée par Israël, qu'il a accusé d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.
Mercredi avant l'aube, "plus de 50 avions" de combat israéliens ont bombardé "une installation de production de centrifugeuses à Téhéran" et "plusieurs sites de fabrication d'armes dont des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol", a indiqué l'armée israélienne.
Les centrifugeuses sont des machines utilisées pour enrichir la matière nucléaire à des niveaux proches du seuil militaire.
L'agence de presse iranienne Mehr a publié sur X une vidéo montrant de nombreuses traînées rouges et des explosions dans le ciel de la capitale dans la nuit.
"Nous savons où il se cache"
Après que l'Iran a appelé les habitants à évacuer les grandes villes israéliennes de Haïfa (nord) et de Tel-Aviv (centre), les forces israéliennes ont déclenché brièvement aux premières heures de mercredi une alerte aérienne. Environ 10 missiles balistiques ont été lancés depuis l'Iran et la plupart ont été interceptés, a déclaré un responsable militaire.
L'armée israélienne a aussi annoncé avoir intercepté deux drones dans la région de la mer Morte.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire sur Israël, d'après la télévision d'Etat.
Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis, alliés d'Israël, au conflit, Donald Trump a dit mardi que son pays pouvait tuer Ali Khamenei.
Les Etats-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, se prévalant du contrôle total de l'espace aérien iranien.
"Capitulation sans conditions", a écrit Donald Trump dans un message sur sa plateforme Truth Social, avant de réunir son conseil de sécurité.
Selon des responsables américains, M. Trump n'a pas encore pris de décision et garde toutes les options sur la table.
Avant M. Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que tuer l'ayatollah Khamenei mettrait "fin au conflit", et appelé les Iraniens à se soulever.
La GBU-57
Les Etats-Unis ont dit renforcer leur "dispositif défensif" au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz.
Ils ont annoncé mardi la fermeture de leur ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi, et demandé aux employés du gouvernement américain de se mettre à l'abri.
Les Occidentaux et Israël accusent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.
Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Si Donald Trump choisissait d'engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer une arme stratégique de choix.
Mercredi l'Iran a annoncé l'arrestation de cinq individus présentés comme des agents du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, accusés de "noircir" sur internet l'image de la République islamique,
Les médias iraniens ont fait état d'une perturbation généralisée d'internet, sans en préciser l'origine.
En Israël, le premier vol rapatriant des Israéliens, bloqués à l'étranger après l'annulation des liaisons aériennes en raison du conflit, a atterri le matin dans un aéroport proche de Tel-Aviv, dans le cadre d'un pont aérien pour ramener ses ressortissants de l'étranger.