Pourquoi la poésie est importante pour Christiane Taubira

Pour Brut, l'ancienne ministre Christiane Taubira parle de poésie, et raconte comment elle s'est appuyée sur ces textes dans son exercice politique.

“À un moment donné, ce sont juste ces mots-là qui mettent les choses en ordre”


Il m'est arrivé de dire que les poètes sont mes meilleurs amis. C'est-à-dire que dans mes situations de difficulté, de bataille, de dureté, ce qui me vient d'abord, c'est de la poésie.” Pour Christiane Taubira, la poésie est un outil littéraire sur lequel elle s’est appuyée très souvent lors de sa carrière politique. L’ancienne Garde des sceaux et ministre de la Justice sous François Hollande a régulièrement cité des textes lors de ses débats à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, elle revient avec un nouveau livre, Frivolités. À cette occasion, Brut l’a interrogé sur sa passion pour la poésie.  

C'est qui, Christiane Taubira ?



La poésie comme moyen de convaincre


Je crois qu'elle m'a déjà sortie de plusieurs situations délicates. Y compris dans mes combats politiques”, explique Christiane Taubira. “Il m'est arrivé plusieurs fois à l'Assemblée nationale, par exemple, aux moments où je ferraille, de citer un poète parce que c'est lui qui vient.

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Elle continue : “Donc, au moment où j'essaie de convaincre, où ça tire de partout, il se trouve que ce qui me vient, ça n'est pas une grande théorie philosophique, ou politique, ou doctrinale, la plupart du temps, ce sont des vers cinglants, ou des vers attendrissants... En tout cas, ce qui me vient, c'est une parole de poète ou de poétesse, c'est une image, dessinée par des mots, par une poétesse ou un poète, et qui résume la situation ou qui, en tout cas, éclaire ce que j'essaie de dire.

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Ces citations ont déjà sidéré ses interlocuteurs lors des débats. “Je pense que quand je suis dans mes batailles et que quelques vers sidèrent, en effet, l'assistance, c'est vraiment la puissance... Alors, justement parce que c'est sans doute la démonstration de la puissance intrinsèque de la poésie, je parle de la bonne poésie, parce qu'il y a des tas de versicoteurs, mais je parle de la belle poésie. Ce qu'elle a de sidérant, c'est que, à un moment donné, ce sont juste ces mots-là qui mettent les choses en ordre. Juste ces mots-là. Alors qu'ils n'ont pas été écrits pour cette situation-là.

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“J'en aimais la chanson, mais je n'aimais pas le cadre”


Elle a découvert sa passion pour la littérature très tôt. “Lorsque j'étais enfant, ma maman m'apportait des livres, j'allais à la bibliothèque où il y avait évidemment toute la collection de la bibliothèque verte, etc. Sinon, ma maman m'apportait des livres qu’elle trouvait. Il n'y avait pas de librairie de littérature, donc elle trouvait des livres par-ci, par-là, elle m'apportait… Et surtout, j'ai trouvé chez moi une valise pleine de livres.

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Mais sa passion pour la poésie n’était pas immédiate. “Il y avait la poésie très tardivement, la poésie très classique qu'on enseigne à l'école, oui. J'en aimais la chanson, mais je n'aimais pas le cadre. La chanson, c'est-à-dire la tonalité, la sonorité, le rythme, etc., la musicalité ! J'aimais tout ça, mais je n'aimais pas le fait d'apprendre la poésie de cette façon-là. Et cette poésie-là ne m'a pas parlé à ce moment-là.

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