Emmanuel Macron appelle à éviter une "escalade incontrôlée" au Moyen-Orient

Crédit : Getty Images
Emmanuel Macron a appelé dimanche à éviter une "escalade incontrôlée" au Moyen-Orient à la suite des frappes américaines en Iran, en ouverture d'un conseil de défense, après avoir demandé au président iranien d'observer "la plus grande retenue" pour "permettre un retour à la voie diplomatique".
À voir également sur Brut

"Aucune réponse strictement militaire ne peut produire des effets recherchés", a dit le président français au début de ce conseil de défense et de sécurité nationale à l'Elysée, sans toutefois condamner l'intervention des Etats-Unis.

"La reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous qui est que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également qu'il n'y ait pas d'escalade incontrôlée dans la région", a-t-il ajouté.

C'était le troisième conseil de défense organisé depuis le début de l'opération militaire lancée le 13 juin par Israël en invoquant la menace d'un Iran qui se doterait de la bombe atomique.

Un nouveau conseil de défense aura lieu mardi "pour évaluer l'ensemble des mesures prises", a annoncé la présidence dans la soirée à l'issue de la réunion, qui a fixé "le travail de désescalade" et "la recherche d'une voie diplomatique permettant de garantir le contrôle du programme nucléaire et balistique iranien" parmi les "priorités d'action" de la France".

Emmanuel Macron, attendu lundi en Norvège, repassera mardi par Paris pour présider cette réunion avant de se rendre le même jour aux Pays-Bas pour un sommet de l'Otan auquel doit aussi participer Donald Trump. 

Les Etats-Unis ont affirmé avoir "dévasté" le programme nucléaire de Téhéran en bombardant dimanche ses trois principaux sites, rejoignant l'offensive lancée par Israël.

Emmanuel Macron a évoqué un "moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective", après les frappes américaines.

Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec la plupart de ses homologues de la région et en Europe.

Il a appelé le président iranien Masoud Pezeshkian "à la désescalade, à l'exercice de la plus grande retenue" pour "permettre un retour à la voie diplomatique", a-t-il affirmé sur X.

"Accélérer" le départ des Français

Dans une déclaration conjointe avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz, il a aussi exhorté l'Iran à "ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ont affirmé les trois dirigeants européens en première ligne dans les tentatives de régler la question par la voie diplomatique, jusqu'ici en vain.

Dans son appel avec son homologue iranien, le chef de l'Etat a aussi réitéré son appel à la libération immédiate des Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran.

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait auparavant exprimé sur X la "préoccupation" de la France, précisant qu'elle n'avait "ni participé à ces frappes ni à leur planification".

Le conseil de défense s'est aussi penché sur le sort des Français qui souhaitent quitter l'Iran et Israël, afin d'"accélérer" leur départ, selon Emmanuel Macron.

M. Barrot a rapporté dans la nuit l'arrivée à l'aéroport de Paris-Orly de 160 d'entre eux, après leur rapatriement depuis Israël en passant par la Jordanie. "Deux autres vols à venir, et dès demain, nos avions militaires seront engagés", a-t-il écrit sur X, en référence à l'annonce dimanche soir du déploiement d'appareils A400M pour acheminer les ressortissants français "qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre".

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront "sous réserve de l'autorisation israélienne" et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont précisé les ministères des Affaires étrangères et des Armées.

Le président français "a également demandé que nous restions pleinement mobilisés pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui doit être obtenu dès que possible et en soutien de l'Ukraine face à l’agression russe", a souligné l'Elysée.

A voir aussi