Affaire Epstein : Trump contre-attaque et vise Bill Clinton

Crédit : Leon Neal/Getty Images
Donald Trump a contre-attaqué vendredi en réclamant une enquête sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton, à l'heure où ses propres liens avec le délinquant sexuel font l'objet de nouvelles questions.
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Le président américain a annoncé sur son réseau Truth Social qu'il allait demander au ministère de la Justice et à la police fédérale (FBI) d'enquêter sur plusieurs personnalités démocrates. 

Outre l'ancien président, qui a occupé la Maison Blanche de 1993 à 2001, il cite Larry Summers, qui a été ministre des Finances de Bill Clinton, l'investisseur et entrepreneur Reid Hoffman, la banque JPMorgan Chase ainsi que "beaucoup d'autres personnes et institutions".

"Les dossiers montrent que ces hommes, et de nombreux autres, ont passé beaucoup de temps avec Epstein", assure-t-il, sans fournir de preuves.

Trump a de nouveau accusé ses opposants démocrates de promouvoir la "supercherie Epstein" et critiqué les républicains qui réclament plus de transparence, alors que les parlementaires doivent voter la semaine prochaine sur la publication de documents liés à cette affaire.

Epstein, qui comme le président américain a été une figure de la vie mondaine new-yorkaise, "était un démocrate, il est le problème des démocrates, pas le problème des républicains", a affirmé le milliardaire de 79 ans, toujours sur Truth Social.

"Il était au courant pour les filles" : Jeffrey Epstein a affirmé dans un email que Donald Trump connaissait ses agissements

"Ramollis et idiots"

"Quelques républicains faibles sont tombés dans les griffes (des démocrates) parce qu'ils sont ramollis et idiots", a-t-il attaqué.

Trump fait référence aux personnalités de son parti qui insistent pour que le ministère de la Justice publie les documents en sa possession à propos de cette affaire politico-judiciaire très sensible.

Elle a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques du financier new-yorkais, au carnet d'adresses particulièrement bien rempli.

Trump "savait à propos des filles" dont abusait le délinquant sexuel américain et a même "passé plusieurs heures" avec l'une d'elles, affirment des emails d'Epstein, dévoilés par des parlementaires démocrates.

Parmi ces courriers électroniques figurent des échanges avec Larry Summers, qui a aussi été conseiller économique de Barack Obama et président de la prestigieuse université Harvard. 

"Comment ça va la vie fortunée et dissolue?", écrit Summers le 27 octobre 2017 à Epstein, qui lui répond: "Quand nous nous verrons, je m'efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington!!!".

Bill Clinton a pour sa part fréquenté le financier new-yorkais dans les années 1990 et 2000. 

Accusée d'avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein en lui permettant de financer ses activités, la banque JPMorgan Chase a elle accepté de verser 290 millions de dollars à des victimes présumées, en vertu d'un accord annoncé en juin 2023 et qui lui a évité un procès médiatique.

Vote

Donald Trump avait promis de grandes révélations pendant sa campagne sur ce scandale, qui agite considérablement sa base. 

Depuis son retour au pouvoir en janvier, il répète que cette affaire, qu'il a contribué à alimenter, serait en réalité montée de toutes pièces pour lui nuire.

La Chambre des représentants, qui avec le Sénat compose le Congrès américain, pourrait voter dès la semaine prochaine sur une proposition de loi réclamant la publication des "dossiers Epstein" du ministère de la Justice.

A l'heure actuelle, la presse américaine estime qu'un grand nombre de républicains pourraient voter pour, malgré les réticences de la Maison Blanche.

Avec sa complice Ghislaine Maxwell comme rabatteuse, Epstein faisait venir des mineures dans ses résidences notamment à New-York et en Floride pour, sous le prétexte de massages, les agresser sexuellement.

Sa mort en prison en 2019 et les délais pour rendre publics des documents d'enquête le concernant ont nourri des spéculations aux relents complotistes. 

Le financier s'est suicidé dans sa cellule avant son procès prévu, selon les autorités américaines. Ghislaine Maxwell purge une peine de 20 ans de prison pour exploitation sexuelle.

Une partie des Américains et des figures de la droite radicale pensent qu'Epstein aurait en fait été assassiné pour l'empêcher de mettre en cause des personnalités de premier plan qui auraient bénéficié de son réseau d'exploitation sexuelle.

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