Depuis Copenhague, Emmanuel Macron a appelé ce jeudi 2 octobre les Européens à s'organiser pour "accroître la pression" sur la flotte de navires clandestins qui permettent à la Russie d'exporter son pétrole en contournant les sanctions occidentales.
Cette pression sur la flotte fantôme permet de réduire “clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre", a-t-il déclaré à l'ouverture d'un Sommet de la Communauté politique européenne (CPE).
Les Européens pourraient "travailler dans le cadre de la Coalition des volontaires", les pays qui soutiennent militairement l'Ukraine, "en étroite coordination avec l'Otan, pour voir comment optimiser une telle action commune", a-t-il suggéré.
"Tuer le modèle économique"
Cette pression peut notamment passer par des contrôles pour vérifier si les pétroliers naviguent "dans le respect ou non des règles internationales", a relevé le président de la République en citant en exemple l'arraisonnement samedi d'un navire suspect au large des côtes françaises et les contrôles effectués à bord.
"Il était déclaré sous faux pavillon, mais c'était exactement le même que celui qui avait été contrôlé par l'Estonie en mars pour les mêmes raisons", a-t-il souligné.
De telles opérations peuvent "tuer le modèle économique (de financement de l'effort de guerre russe, ndlr) en retenant pendant des jours ou des semaines ces navires et en les forçant à s'organiser différemment", a-t-il estimé.
Un pétrolier fantôme russe arraisonné, deux membres d'équipage en garde à vue
Détruire les drones
Le commerce pétrolier imputé à cette flotte fantôme - plusieurs centaines de navires - représente "plus de 30 milliards d'euros" pour le budget de la Russie, selon le président français, et permet de financer "30 à 40%"de son effort de guerre".
Les drones qui violent l'espace aérien européen "peuvent être détruits. Point final", a-t-il par ailleurs déclaré alors que les Européens cherchent toujours la parade après une série d'intrusions de drones ces dernières semaines sur le continent.
"La principale réponse devrait être l'imprévisibilité et plus d'ambiguïté stratégique" pour entretenir le doute de la Russie sur la riposte possible, a-t-il insisté à l'intention des Russes.
Citant la "doctrine de l'ambiguïté stratégique", le président français avait déjà souligné mercredi que rien ne pouvait être "exclu" en termes de riposte si un avion russe viole de nouveau l'espace aérien, y compris qu'il soit abattu.