IDans ce drame, "nous comptons : 195 rescapés (22 brûlés pris en charge à l'hôpital de Wangata), 33 décès (29 déjà inhumés et quatre sont encore à la morgue)", a déclaré Yves Balo. De précédents bilans faisaient état de chiffres bien supérieurs, mais ce serait dû à la "confusion" régnant sur les lieux de l'accident, selon lui.
M. Balo a expliqué qu'il s'exprimait après une réunion tenue en présence de la vice-ministre de l'Intérieur Eugénie Tshiela, arrivée samedi en avion à Mbandaka, en provenance de Kinshasa, la capitale du pays.
Plus tôt, une députée nationale, Joséphine-Pacifique Lokumu qui s'est aussi rendue sur place avait communiqué à l'AFP un bilan de 143 morts.
Un responsable d'une association locale, Joseph Lokondo, avait lui, fait état d'"un bilan encore provisoire de 145 morts, les uns calcinés, les autres par noyade".
Ces confusions initiales dans les bilans peuvent s'expliquer par des amalgames faits avec les bilans de naufrages antérieurs, qui sont fréquents sur le fleuve Congo, a précisé Yves Balo.
Dans des vidéos de l'accident, on peut voir une longue embarcation en flammes. Des gens à bord des pirogues vont au secours des rescapés, alors que des femmes sont en pleurs.
L'embarcation Kokolo quittait Mbandaka pour le territoire de Bolomba, toujours en Equateur, selon les différentes sources. L'incendie sur ce bateau en bois motorisé transportant du carburant s'est déclaré mardi en face de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur.
Mais vendredi, des funérailles collectives ont été organisées à Mbandaka, selon des vidéos tournées par Éric Liyenge Ekamba, journaliste dans un média local et partagées avec l'AFP.
Dans ces images, on voit arriver des véhicules avec des cercueils qui seront ensuite transportés par des agents de la Croix-rouge, puis exposés sous une grande tente, dans un parc d'attraction.
Onze cercueils
Dans une autre vidéo, on peut compter au moins onze cercueils exposés sous la tente, tandis que des habitants font le tour comme pour rendre un dernier hommage aux défunts. L'on aperçoit aussi M. Balo déposé une gerbe de fleurs sur un cercueil en bois. Quelques enfants, "pas plus de cinq" font partis des morts, a indiqué le maire.
Devant un cercueil, est placée la photo d'une femme, avec ce mot : "Maman Bolangi Souzane, nous ne t'oublierons jamais".
Après la cérémonie, des agents de la Croix-rouge et d'autres volontaires ont procédé à l'enterrement dans un cimetière de la ville, peut-on encore voir sur ces images. Plusieurs familles récupéraient directement le corps de leur proche, une fois retrouvé, selon les témoignages.
L'incendie à l'origine du drame a eu lieu lorsque dans l'embarcation, "une femme a allumé la braise pour faire la cuisson. Le carburant qui était non loin de là a explosé, tuant de nombreux enfants et des femmes", a expliqué la députée Lokumu.
A l'absence de manifeste, le nombre total des passagers qui étaient à bord de l'embarcation, tout comme celui des personnes portés disparues n'étaient pas encore établi, a ajouté M. Balo.
Les recherches se poursuivaient samedi "mais les chances de retrouver des survivants ou d'autres corps sont minces, trois jours après le drame", a dit à l'AFP une source humanitaire sur place, sous couvert d'anonymat.
L'immense pays d'Afrique centrale, d'une superficie de 2,3 millions de km2, compte très peu de routes praticables et les déplacements se font souvent sur le fleuve Congo et ses affluents ainsi que sur les lacs de l'est, Kivu et Tanganyika notamment.
Des naufrages surviennent régulièrement sur les eaux congolaises (lacs, fleuves, rivières) avec des bilans qui sont souvent lourds. L'absence chronique de liste de passagers complique les opérations de recherches.
L'année dernière, plus de vingt personnes ont trouvé la mort dans le chavirement d'un bateau sur le lac Kivu, dans l'est de la RDC, selon les autorités locales.
En octobre 2023, un naufrage d'un bateau sur le fleuve Congo dans la province de l’Équateur a tué 47 personnes.
En 2021, le naufrage d'une embarcation de fortune sur le fleuve Congo avait fait plus d'une centaine de morts ou disparus, dans la Mongala, province forestière du nord-ouest de la République démocratique du Congo.