Cadavre découpé en morceaux: un marginal condamné à 30 ans de réclusion

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La cour d'assise de Moselle a condamné vendredi un marginal à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre en 2022 de Moustafa Adbib, un travailleur handicapé dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux.
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La sentence à l'encontre de Djalal Bouguettouche, accusé de meurtre et d'atteinte à l'intégrité du cadavre de sa victime, est assortie d'une période de sécurité des deux tiers, comme requis par l'avocate générale Agnès Cordier.

Le défenseur de Djalal Bouguettouche avait plus tôt plaidé l'acquittement. "Simplement parce qu’il est réputé agressif et véhément, Djalal Bouguettouche aurait tué Moustafa Adbib", avait déclaré Me José Fernandez, soulignant que cela reposait "seulement sur les déclarations" de deux autres marginaux.

Il évoque "un complot"

Les faits s'étaient produits le 10 décembre 2022 dans le huis clos d'un appartement de Woippy (Moselle). 

Pour l'avocate générale, un élément est clairement établi: "La présence de ces quatre hommes seuls dans cet appartement. Or sur les trois, deux d’entre eux - Julien Michel et Philippe Lopes - donnent la même version : Djalal Bouguettouche a battu à mort Moustafa Adbib, sans raison apparente". 

Trois jours plus tard, le corps de ce dernier avait été retrouvé mutilé dans la Moselle, au barrage d'Argancy, au nord de Metz. Il était découpé en morceaux, les deux cuisses séparées, les fémurs sectionnés. Le visage présentait d'importantes lésions traumatiques et le cou des traces de strangulation. 

Djalal Bouguettouche a clamé son innocence depuis le début, évoquant "un complot".

"Rapport d'emprise"

Outre les déclarations de ses deux coaccusés, l'attitude de Djalal Bouguettouche après la disparition de Moustafa Adbib a soulevé des interrogations: "son absence d'empathie comme de recherches pour son prétendu père de cœur", a relevé Agnès Cordier, tout en rappelant "les conclusions des experts faisant état de sa tendance à l'impulsivité et la violence".

Pour l'avocate générale, la victime était "dans un rapport d'emprise" à l'égard de Djalal Bouguettouche qui "s’est imposé dans la vie de la victime comme un parasite qui l’a dévoré".

Moustafa Adbib, âgé de 54 ans, était un homme handicapé décrit comme "gentil et inoffensif".

Philippe Lopes, accusé de non-assistance à personne en danger et de non dénonciation de crime, a été condamné lui à deux ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt.

Julien Michel, qui avait été forcé par Bouguettouche, selon ses déclarations, à découper le corps, a lui été acquitté. L'avocate générale avait demandé un an d'emprisonnement à son encontre, lui reprochant d'avoir porté atteinte à l'intégrité du cadavre et son recel. 

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