Chiens tués en Ardèche: du sursis pour le tireur, une amende pour les chasseurs

Crédit : Richard Semik / Adobe Stock
Tous coupables : le tribunal de Privas a condamné mardi à la fois un membre d'une communauté ardéchoise qui avait tué des chiens de chasse en 2023, et les propriétaires des animaux qui les avaient laissé divaguer.
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L'auteur des tirs, membre de la communauté autogérée Longo Maï, a été condamné à une peine de six mois de prison avec sursis et les propriétaires des chiens à une amende de 450 euros chacun, outre les dommages et intérêts. 

"J’ai l’impression qu’on a rendu un jugement de Salomon", a commenté pour l'AFP Me Frédéric Vignal, avocat d'associations de chasseurs qui s'étaient constituées parties civiles dans ce dossier au coeur de fortes tensions locales. 

Le 16 décembre 2023, sept chiens de chasse sont entrés sur les terres de Longo Maï, un groupe anticapitaliste héritier du mouvement néorural des années 1970, et s'en sont pris aux cochons de la ferme, dont trois ont ensuite dû être anesthésiés. 

Même si les cochons étaient en danger, le tribunal de Privas a estimé que l'attaque ne justifiait pas l'usage d'une arme.

"Que l'état de nécessité ne soit pas reconnu ça me chagrine un peu. Je suis persuadé que je n’avais pas le choix", a réagi l'auteur des tirs à l'issue de l'audience. "La justice n'est pas d’accord qu'on se serve d’un fusil, au fond tant mieux...", a-t-il poursuivi en espérant que la décision puisse "apaiser les tensions". 

Un appel ?

Rien n’est moins sûr puisqu'à sa sortie du tribunal de Privas, il a été accueilli par les huées de dizaines de chasseurs venus soutenir l'autre camp. Face à la presse, l'un des chasseurs condamnés a refusé de s’exprimer, regrettant, d’une mine dépitée, une décision qu’il ne juge pas satisfaisante.

Me Thomas Bonzy, qui représentait les deux chasseurs, a précisé qu'ils envisageaient de faire appel. "Il ne s'est passé que quelques minutes entre l'arrivée des chiens et celle des chasseurs, et s'ils n'ont pas pu les arrêter c'est parce que des membres de la communauté les en ont empêché", a-t-il assuré. 

En décembre 2023, la publication des photos des chiens morts sur les réseaux sociaux et par certains médias avait donné un fort retentissement à cette affaire. La communauté, autour de laquelle circule de "nombreux fantasmes", avait ensuite essuyé "un torrent de menaces et d'actes d'intimidation", selon son avocat Vincent Brengarth.

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