Criminalité organisée : quatre gendarmes et policiers municipaux poursuivis pour corruption

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Deux gendarmes adjoints volontaires et deux policiers municipaux sont poursuivis dans le Val-d'Oise dans le cadre d'une "affaire de corruption en lien avec la criminalité organisée", soupçonnés d'avoir réalisé des milliers d'opérations frauduleuses à la demande de personnes implantées dans le Sud-Ouest, a annoncé samedi le procureur de Pontoise.
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Les quatre hommes sont âgés de 20 à 27 ans.  Les deux gendarmes adjoints volontaires sont affectés dans des unités distinctes de Domont et Pontoise (Val-d'Oise) et les deux policiers municipaux, récemment recrutés dans des communes de Seine-Saint-Denis, exerçaient précédemment comme gendarmes adjoints volontaires dans l'unité de Domont, a précisé à l'AFP le procureur Guirec Le Bras. 

Les deux hommes soupçonnés d'avoir été leurs corrupteurs étaient "des gérants de sociétés de location de véhicules", selon la même source.

Dans un communiqué, le chef du parquet explique avoir ouvert, le 1er août, "une enquête préliminaire sur des faits de corruption active et passive en bande organisée, violation du secret professionnel et détournement de la finalité d'un traitement des données à caractère personnel à la suite de la découverte au mois de juillet de certaines anomalies par la brigade motorisée de la gendarmerie d'Orléans, à la suite du contrôle et de l'immobilisation d'un véhicule". 

Saisie de voitures, matériel informatique...

L'enquête, qui a mobilisé l'Unité nationale cyber (UNC), a passé au crible les activités des suspects. "Près de 6.500 opérations de nature frauduleuse en lien avec l'utilisation des fichiers judiciaires et administratifs" leur sont imputées, concernant notamment des véhicules enregistrés au nom de garages fictifs.

Les suspects "intervenaient contre rémunération, à la demande d'individus impliqués dans des activités criminelles et implantés dans le Sud-Ouest", a indiqué le magistrat, mentionnant "au moins 160.000 euros de flux financiers".

L'un des policiers municipaux a déjà été jugé sur reconnaissance préalable de culpabilité et condamné à six mois de prison avec sursis. 

L'autre policier municipal et deux corrupteurs actifs présumés sont en détention provisoire, et les deux gendarmes ont été placés sous contrôle judiciaire, dans l'attente du jugement de l'affaire le 30 janvier. 

Evoquant les interpellations menées le 10 décembre, le procureur a évoqué une opération d'ampleur de deux jours, ayant mobilisé notamment 120 enquêteurs, deux hélicoptères et plusieurs équipes cynophiles.

Les perquisitions ont permis de saisir 30.000 euros en espèces, deux véhicules Audi et Mercedes, une moto, de nombreux équipements informatiques ou électroniques, d'une valeur totale d'environ 90.000 euros. Un pistolet-mitrailleur, trois armes de poing dont un pistolet automatique de la police nationale et un Glock dérobés lors de cambriolages ont aussi été découverts, ainsi qu'un revolver 357 Magnum, saisi chez l'un des corrupteurs présumés. 

Les investigations ont été pilotées par l'IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale).

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