La jeune judoka, hébergée par le coach de 50 ans à son domicile près de l'Insep, a déposé plainte pour "agression sexuelle et conservation d'images obtenues par une atteinte à la vie privée", a écrit Le Monde, en précisant qu'une enquête préliminaire confiée à un commissariat du Val-de-Marne est en cours.
Contactés par l'AFP, ni le parquet de Créteil ni l'avocate de la plaignante n'ont donné suite.
S'il "confirme avoir hébergé madame L.M., lorsqu'elle le souhaitait, soit en pratique deux à trois soirs par semaine entre fin 2021 et début 2024", Éric Despezelle "conteste en revanche fermement les accusations portées à son encontre, qui sont parfaitement infondées", a déclaré son avocat, Paul Guis, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Caméra miniature
La plaignante a expliqué au Monde avoir découvert une caméra miniature dissimulée dans une chaussette, sur une étagère de la salle de bain qu'elle était seule à utiliser, au domicile de l'ancien vice-champion d'Europe (-60 kg). Elle dit avoir alors pris conscience d'une "véritable emprise" et évoque notamment des propos inappropriés ainsi que des gestes déplacés lors de massages de récupération.
En plus de sa plainte, la plaignante a également informé en mai 2024 la fédération "d'éléments qui lui posaient problème dans la relation entraîneur-entraînée", a expliqué à l'AFP le Directeur technique national de la fédération, Sébastien Mansois.
"Pas de mesure d'urgence conservatoire"
La fédération avait décidé alors d'effectuer un signalement auprès de la préfecture. À partir des éléments transmis, la préfecture a estimé qu'il n'y avait "pas de mesure d'urgence conservatoire à appliquer", a affirmé le DTN. Mais la fédération a néanmoins décidé de ne pas renouveler le contrat d'Éric Despezelle après août 2024, "pour que les deux protagonistes ne soient pas en contact".
Le DTN a indiqué à l'AFP ne pas avoir eu connaissance de faits d'agression sexuelle : "Si les premiers éléments recueillis nécessitaient, de notre part, le déclenchement d'un signalement au service de police, on l'aurait fait dans l'instant".
C'est "par voie de presse" qu'il dit avoir appris qu'une commission de la jeunesse, des sports et de la vie associative a auditionné l'entraîneur mercredi. Celle-ci doit rendre un avis dans les prochaines semaines auprès de la préfecture du Val-de-Marne concernant le volet administratif de l'affaire.