Ces deux militants seront présentés à un magistrat instructeur dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire du chef de "vol en réunion d'un bien culturel exposé", a précisé à l'AFP le parquet de Paris.
Leur avocate, Me Marie Dosé, a dénoncé des "privations de liberté (...) +parfaitement disproportionnées+".
"Deux activistes de Greenpeace France, une femme et un homme, sont toujours privés de liberté, plus de 60 heures après leur interpellation lundi 2 juin. Ils ont passé trois nuits en cellule", détaille l'avocate.
Or, souligne-t-elle, "toutes les infractions ont pris fin avec la remise de la statue: le vol comme le recel aggravés retenus par le parquet. Et aucun préjudice ne découle de l'action non-violente menée par Greenpeace France. Il suffit de regarder la communication amusée du musée Grévin pour s'en convaincre".
Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. "La contemplation des personnages se fait uniquement sur place", indiquait ainsi son compte Instagram.
Greenpeace: la statue de Macron volée chez Grévin et déposée devant l'ambassade de Russie
Les différents emplacements de la statue
La statue de cire du chef de l'Etat avait été subtilisée lundi par des militants de Greenpeace qui avaient réussi à s'en emparer en se faisant passer pour des artisans en charge de la maintenance.
Ils avaient ensuite déposé la statue devant l'ambassade de Russie à Paris dans le cadre d'une brève action visant à dénoncer les liens économiques persistants entre Paris et Moscou malgré la guerre en Ukraine.
Mardi soir, Greenpeace avait rendu la statue en la déposant devant le siège d'EDF à Paris devant une pancarte proclamant "Poutine-Macron Alliés radioactifs", après avoir prévenu les autorités.
Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, les deux personnes interpellées lundi sont celles qui conduisaient le camion lors de l'action devant l'ambassade de Russie, et non celles qui ont "emprunté" la statue dans le musée Grévin.
Les conditions de détention
Me Marie Dosé a par ailleurs dénoncé les conditions de détention "déplorables", des deux militants, "attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat". Elle souligne que "l'une a passé la nuit sans couverture et n'a pas pu s'allonger car sa cellule était trop petite. L'autre a dû dormir au sol car sa cellule contenait trop de personnes".
"Ce traitement est inquiétant pour des activistes de Greenpeace et pose la question du glissement dangereux de la réponse pénale face aux actions de désobéissance civile", s'inquiète-t-elle.
Ces actions "relèvent du droit à la liberté d'expression et (...) l'action en question, totalement non-violente et à visage découvert, visait à alerter sur un sujet d'intérêt général majeur", déclare encore Me Dosé.
Greenpeace rend la statue de Macron, volée la veille, et la dépose devant le siège d'EDF