Cette réforme permettra "la garantie de l'égalité des chances pour tous les candidats", a assuré la déléguée interministérielle à la sécurité routière, Florence Guillaume, lors d'une conférence de presse à l'Institut national de jeunes sourds (INJS) de Paris.
Chaque année, environ 4.000 candidats à l'examen du code de la route sont atteints de surdité ou de troubles sévères de l'audition, estime le ministère de l'Intérieur.
Environ 80% des personnes sourdes sont en "grande difficulté face au français écrit", a rappelé Karine Fouet, professeur spécialisée à l'INJS, lors de la conférence de presse. Anne-Marie Gallot, conseillère santé de la déléguée interministérielle, précisant à l'AFP que la lecture "s'apprend par l'écoute".
L'épreuve prend donc des allures de parcours du combattant pour ces personnes, qui ne parviennent pas, pour la plupart, à lire les questions et les réponses dans un temps très limité.
Pour passer leur code de la route, examen théorique de 40 questions, les personnes sourdes ou malentendantes devaient demander la présence d'un interprète en langue des signes assermenté par la cour d'appel, une procédure longue et complexe.
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Un interprète traduisant les questions et les réponses
Désormais, ceux et celles qui en font la demande pourront avoir accès, dans les bureaux d'éducation routière (BER), à des diapositives dans lesquelles une vidéo d'un interprète en LSF traduira directement la question et les options de réponses.
"Ce qui va changer, c'est qu'il y aura peut-être plus de disponibilité au sein des BER parce qu'il n'y aura plus la présence du traducteur. Donc, ça va en même temps également réduire le coût du permis pour les candidats", a assuré Céline Jallet, membre du pôle en charge de la gestion des examens du permis de conduire.
"Le permis de conduire est un levier d'insertion sociale, professionnelle, de mobilité, particulièrement crucial pour les jeunes sourds, souvent confrontés à des difficultés d'accès au logement, à la formation, à l'emploi", a salué de son côté Paul Flad, directeur de l'INJS.
Six à sept millions de personnes sont considérées comme déficientes auditives en France mais cela regroupe des situations très diverses: sourds profonds (80.000 à 100.000 personnes) qui privilégieront la langue des signes, sourds d'une oreille ou personnes âgées qui, au contraire, ne la maîtrisent souvent pas.
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