La France a demandé dimanche à l'Union européenne le report des "échéances" prévues cette semaine pour la signature de l'accord commercial avec des pays du Mercosur, estimant que les conditions ne sont "pas réunies pour un quelconque vote" des Etats européens, a indiqué Matignon dans un communiqué.
"La France demande que les échéances de décembre soient repoussées pour continuer le travail et obtenir les mesures de protection légitimes de notre agriculture européenne", a expliqué Matignon.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut parapher ce traité de libre-échange avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay samedi lors du sommet du Mercosur dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. La Commission doit au préalable obtenir le feu vert des Etats membres de l'UE dans la semaine, entre mardi et vendredi.
Clauses de sauvegarde
"Alors qu’un sommet du Mercosur est annoncé le 20 décembre, il est clair dans ce contexte que les conditions ne sont pas réunies pour un quelconque vote (des Etats) sur une autorisation de signature de l’accord", a prévenu Matignon.
Avant de se prononcer, les Vingt-Sept attendent un vote du Parlement européen le 16 décembre sur des mesures de sauvegarde destinées à rassurer les agriculteurs, notamment Français, vent debout contre ce traité.
La France exige que l'accord soit accompagné des clauses de sauvegarde afin de protéger "les filières de production agricole de toute perturbation de marché", mais aussi des "mesures-miroir notamment sur les pesticides et l’alimentation animale, afin que les produits importés entrant sur le marché intérieur respectent impérativement les normes environnementales", a rappelé Matignon.
La Commission européenne avait annoncé en septembre un dispositif de "suivi renforcé" de produits agricoles exposés à cet accord commercial tels que la viande bovine, la volaille, le riz, le miel, les œufs, l'ail, l'éthanol et le sucre, promettant d'intervenir en cas de déstabilisation du marché.
S’il est approuvé, l’accord UE‑Mercosur créerait un marché commun de 722 millions d’habitants








