Trois mineurs interpellés après l'agression d'un policier à Tourcoing

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Trois mineurs ont été interpellés après le passage à tabac d'un policier jeudi à Tourcoing (Nord), a annoncé vendredi le ministre démissionnaire de la Justice Gérald Darmanin, qui voit comme un "second scandale" la diffusion d'une vidéo largement relayée de l'agression.
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Ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) intervenait avec deux collègues jeudi en fin d'après-midi pour "un vol de trottinette (...) où il y avait du chantage, un harcèlement d'un gamin, d'un pauvre gamin, qui subissait la loi d'une petite bande", a détaillé Gérald Darmanin devant le commissariat de Tourcoing, où il s'est rendu à la mi-journée.

"Trois interpellations ont déjà eu lieu", a ajouté le ministre, par ailleurs ancien maire de Tourcoing, précisant que les trois interpellés étaient mineurs.

Pas d'antécédents judiciaires

Après une première interpellation juste après l'agression, hier à 18h30, deux autres personnes ont été interpellées vendredi matin, a déclaré à ses côtés Carole Etienne, procureure de la République de Lille.

Ils n'avaient pas d'antécédents judiciaires, a-t-elle souligné.

Deux autres personnes impliquées, dont un majeur, "sont activement recherchées", a ajouté la procureure.

Parmi ces cinq personnes, âgées de 15 à 19 ans, quatre sont soupçonnées d'être impliquées dans l'agression, et une dans la captation vidéo de celle-ci.

ITT de 5 jours

Le policier "est plus choqué psychologiquement que physiquement", bien qu'il souffre d'un nez cassé et d'une "cloison nasale qu'il va sans doute se faire opérer", a précisé Gérald Darmanin. Selon la procureure, il s'est vu remettre une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, "réévaluable".

Le garde des Sceaux a réitéré son souhait d'instaurer dans la loi des "peines minimales", appelant à "un débat pour savoir quel est le tarif minimum lorsqu'on commet des actes contraires à l'intégrité de la République".

"Qu'on puisse diffuser ces images, c'est là le second scandale", a-t-il insisté, déplorant qu'on puisse "se réjouir" de cette agression, dont la vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, montre le policier maintenu au sol en pleine rue et frappé de plusieurs coups de poing au visage.

Plusieurs enquêtes ont d'ailleurs été ouvertes par le parquet de Lille: une pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, "aggravées puisqu'en réunion et en s'accaparant la matraque télescopique d'un policier", une pour le vol de trottinette avec menaces et intimidation, et enfin une pour la captation et la diffusion de l'agression, a détaillé la procureure.

"Ce n'est pas un dérapage, c'est un symptôme: la violence contre les forces de l'ordre prospère parce que l'impunité est désormais enracinée", a réagi dans un communiqué le syndicat de police Alliance. 

"L'Etat doit absolument se donner de nouveaux moyens, juridiques et éducatifs, pour une plus grande fermeté", a aussi réclamé sur X le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

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