“Un acte délibéré de discrédit porté à l'institution judiciaire”. Ce mercredi 1er octobre, une vingtaine d'avocats ont déposé une plainte contre Nicolas Sarkozy.
Ils accusent l’ancien président de la République d'avoir discrédité l'institution judiciaire par ses critiques contre sa condamnation dans l'affaire dite du financement libyen, a appris l'AFP auprès de Maître Jérôme Giusti qui les représente, confirmant une information de BFM TV.
En cause, les propos de Nicolas Sarkozy dans le JDD dimanche 27 septembre. Il y avait estimé que "toutes les limites de l'Etat de droit ont été violées", ajoutant qu'il ne "plierait pas face au mensonge, au complot, à l'insulte" et face à "ses pratiques si contraire à l'Etat de droit".
Pour rappel, le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi l'ancien président à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses plus proches" collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.
Atteinte à "la confiance des citoyens"
Selon les dix-huit avocats représentés par Me Giusti, ces propos "nuisent à l'Etat de droit", "revêtent une particulière gravité" et "ne sauraient être regardés comme une simple critique d'une décision de justice dont M. Sarkozy a déclaré au demeurant faire appel".
Ils dénoncent “un acte délibéré de discrédit porté à l'institution judiciaire, de nature à affaiblir la confiance des citoyens dans l'impartialité et l'indépendance de la justice", d'après le texte de leur plainte dont l'AFP a eu connaissance.
Les avocats, qui s'estiment recevables à porter plainte en tant qu'"auxiliaires de justice", car ils "concourent au fonctionnement du service public de la justice", rappellent également que le code pénal punit de six mois d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende une telle infraction, si elle est caractérisée.
À plusieurs reprises lundi dernier, le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, avait aussi dénoncé le "discrédit" jeté sur l'institution judiciaire par les critiques formées contre la décision de la 32e chambre parisienne, rendue jeudi 25 septembre.
Sollicité sur la question de savoir si une enquête est ouverte à ce sujet, le parquet de Paris n'a pas répondu.