Elle est la nouvelle voix de l'exécutif. Dimanche 12 octobre, Maud Bregeon a été nommée porte-parole du gouvernement Lecornu II, remplaçant Aurore Bergé.
Spécialiste du nucléaire
Maud Bregeon vient de la société civile. Ancienne ingénieure spécialiste du nucléaire, elle a travaillé à Thales pendant six ans puis à EDF pendant plus de sept ans, dans une unité créée après Fukushima et chargée d’orchestrer une intervention en cas d’accidents graves.
Marcheuse de la première heure
Originaire de Poitiers, elle a rejoint dès ses débuts la famille macroniste en adhérant à En Marche en novembre 2016. En mars 2020, elle devient conseillère municipale de Levallois-Perret, après avoir échoué à succéder à Patrick Balkany lors des municipales.
Quelques mois plus tard, elle devient porte-parole du mouvement macroniste et est élue députée des Hauts-de-Seine en 2022. Elle quitte alors EDF. Dans l'hémicycle, l'élue Renaissance s'était distinguée comme rapporteure du projet de loi de relance du nucléaire adopté en 2023.
Familière des plateaux télé
Cette "puncheuse" médiatique s'est fait connaître en courant les plateaux de télévision, au moment due la pandémie de Covid notamment. Elle est devenue l'un des visages du parti présidentiel qui défend la politique de l'exécutif dans les médias.
Déjà porte-parole
La responsable politique de 34 ans occupait déjà le poste de porte-parole du gouvernement dans l'équipe de Michel Barnier, nommé Premier ministre en septembre 2024 après la dissolution, et tombée trois mois plus tard, en décembre.
Peu appréciée par la gauche
Ses mots d'ordre sont : "apaisement, stabilité, sobriété". Un ton posé qui contraste avec ses déclarations récentes, souvent franches, et parfois mal reçues par le Parti socialiste.
Dimanche soir, le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, citait même son nom comme l'une des nominations qui ne donnaient pas de "très bons signes" au parti à la rose, qui détient pourtant la clé de la survie du gouvernement.
Il rappelait notamment sur BFMTV que Maud Bregeon "était montée très fort" la semaine dernière contre la nomination d'un Premier ministre de gauche.
Réputée "fonceuse" dans son camp, elle est décrite comme "l'une des dernières incarnations du macronisme arrogant" par une source au sein du groupe socialiste.
Soutien de la réforme des retraites
Sur les plateaux de télévision, cette figure du parti présidentiel également montée au créneau pour défendre, avec ardeur, la réforme des retraites d'Elisabeth Borne, au moment où Sébastien Lecornu négocie avec le PS.
Une réforme qu'elle "soutient depuis des années" et sur laquelle "elle a fait deux fois campagne" lors de son élection comme députée en 2022, puis en 2024, et dont la suspension "serait absolument dramatique", martelait-elle encore trois jours avant sa nomination sur TF1.
Dans une boucle interne au sein du groupe macroniste à l'Assemblée, Maud Bregeon écrit même: "Le compromis ce n'est pas mettre les deux genoux à terre par peur de la dissolution".
Lundi, sur RTL, la porte-parole du nouveau gouvernement ne s'est pas dérobée: "Je ne suis pas là pour prendre les gens pour des imbéciles. Ma position sur la réforme des retraites est connue. Pour autant, je suis démocrate, ça ne signifie pas que je refuse le débat. Chacun sera face à ses responsabilités".