Soupçons de faux témoignage sur les crèches: Aurore Bergé à nouveau entendue par les juges

Crédit : Pascal Le Segretain/Getty Images
La ministre Aurore Bergé, soupçonnée d'avoir menti sous serment sur ses liens avec une lobbyiste des crèches privées, a été réentendue sous le statut de témoin assisté dans l'enquête qui la vise à la Cour de justice de la République (CJR) pour "faux témoignage", a appris vendredi l'AFP de sources proches du dossier.
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Déjà entendue une première fois le 12 juin, Mme Bergé, porte-parole du gouvernement et ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes et aux Discriminations, l'a été à nouveau le 9 octobre, selon l'une de ces sources.

"Je vous confirme qu'à l'issue de sa deuxième audition, madame Aurore Bergé a de nouveau été placée sous le statut de témoin assisté", a indiqué dans un communiqué à l'AFP son avocate, Me Jade Dousselin.

Plainte pour diffamation

"Je rappelle qu'elle a toujours fermement contesté les faits qui lui étaient reprochés et qu'elle a déposé une plainte en diffamation contre le livre de monsieur Victor Castanet", le journaliste à l'origine de cette affaire, a ajouté l'avocate.

Selon une autre source proche du dossier, l'information judiciaire se poursuit, notamment dans l'attente de l'exploitation de supports numériques saisis.

Les gendarmes de la section de recherches de Paris et trois magistrats de la CJR cherchent à déterminer si Aurore Bergé et la lobbyiste, Elsa Hervy, ont une relation particulière, qui aurait pu être sciemment cachée par la ministre, qui avait alors le portefeuille des Familles.

Elsa Hervy a été auditionnée au moins deux fois, comme témoin simple, selon une source judiciaire.

L'information judiciaire a été ouverte fin janvier après un signalement du bureau de l'Assemblée nationale.

Un "pacte de non-agression" ?

Des députés de La France insoumise et du groupe Écologiste et Social soupçonnent la ministre, issue de LR, d'avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant la commission d'enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches, le 30 avril 2024.

Sous serment, la ministre avait affirmé n'avoir aucun "lien personnel, intime ou amical, ni d'accointances" avec la déléguée générale de la FFEC.

Dans son livre-enquête "Les Ogres" (Flammarion), sur les dérives de certains groupes privés de crèches, le journaliste Victor Castanet évoque pourtant un "pacte de non-agression" qui aurait été conclu entre Aurore Bergé et Elsa Hervy.

Dans un courriel révélé par Victor Castanet, la ministre dit à sa directrice de cabinet en août 2023 à propos de Elsa Hervy: "C'est surtout une copine :) Elle sera très aidante avec moi".

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