Gaza : au moins 50 morts dans des frappes israéliennes, Donald Trump confiant quant au cessez-le-feu

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La Défense civile à Gaza a annoncé ce mercredi la mort d'au moins 50 Palestiniens dans des frappes menées par Israël après une attaque mortelle contre un de ses soldats. Donald Trump a cependant assuré que "rien" ne compromettrait l'accord de cessez-le-feu.
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Est-ce la fin du cessez-le-feu ? La Défense civile à Gaza a annoncé ce mercredi 29 octobre la mort d'au moins 50 Palestiniens dans des frappes menées par Israël, après une attaque mortelle contre un de ses soldats.

"Au moins 50 personnes ont été tuées, dont 22 enfants et plusieurs femmes et enfants" à la suite de ces frappes, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.

"Violiation claire et flagrante"

Quelque 200 personnes ont été blessées dans ce qui constitue "une violation claire et flagrante de l'accord de cessez-le-feu", a-t-il ajouté, déplorant une situation "catastrophique et terrifiante" à Gaza.

A 06h00 GMT, des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins.

Un peu plus tôt, le président américain avait assuré qu'elles ne mettaient pas en péril le cessez-le-feu qu'il a négocié entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 10 octobre, et qu'Israël se devait de riposter à l'attaque d'un de ses soldats.

"Rien" ne compromettra le cessez-le-feu

"Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter", a déclaré le président américain à bord de son avion Air Force One, assurant que "rien" ne compromettrait le cessez-le-feu.

L'armée israélienne a ensuite confirmé qu'un soldat, Yona Efraim Feldbaum, 37 ans, avait été tué mardi dans la bande de Gaza.

Selon une source militaire, les faits se sont déroulés dans la zone de Rafah (sud) où l'armée israélienne opère pour démanteler les infrastructures et tunnels du mouvement islamiste qui restent à l'est de la "ligne jaune".

Cette ligne délimite la zone au-delà de laquelle s'est retirée, dans le cadre du cessez-le-feu, l'armée israélienne, qui dit contrôler désormais environ la moitié du territoire palestinien.

"Tirs ennemis"

Mardi "à 15h45, des tirs ennemis ont été dirigés contre un bâtiment et, simultanément" contre un véhicule du génie", provoquant la mort d'un soldat, selon cette source qui a évoqué peu après "plusieurs" tirs de missiles antichars sur un autre véhicule blindé.

Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes et réaffirmé "son engagement envers l'accord de cessez-le-feu".

Selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas avant les nouvelles frappes, au moins 94 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 10 octobre.

Otages

Plus tôt, le mouvement islamiste palestinien avait accusé Israël de "violations" et annoncé le report de la remise, initialement prévue mardi soir, d'une nouvelle dépouille d'otage.

En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 derniers corps mais il n'en a restitué que 15 jusque-là.

Le mouvement assure que les localiser est "complexe et difficile" dans un territoire ravagé. Mardi, il a annoncé avoir retrouvé au total deux corps d'otages, sans préciser quand il va les rendre.

Le même jour, le gouvernement israélien a également accusé le Hamas d'avoir mis en scène la découverte supposée d'un corps d'otage, diffusant des images pour étayer ses dires. L'AFP n'était pas en mesure d'en authentifier la date ni le lieu de tournage.

Les corps d'otages sont retenus à Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.

"Agir de manière décisive"

Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l'accord.

Dans la bande de Gaza assiégée par Israël, la peur d'un retour de la guerre hante les habitants, épuisés, luttant sans répit pour s'approvisionner en eau et en nourriture.

"La question des (otages) doit être réglée afin qu'Israël ne s'en serve pas comme une excuse pour reprendre la guerre", a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, à Jabalia (nord). "J'ai très peur que la guerre reprenne."

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

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