Hugh Jackman et la santé mentale des adolescents : "Il faut en parler"

"Ne restez jamais seul avec vos inquiétudes." La dépression chez les adolescents, c'est le sujet délicat du dernier film avec Hugh Jackman, "The Son". Il raconte à notre journaliste Cécile Guthleben pourquoi il est important d'en parler.

“J’espère qu’un film comme celui-ci pourra provoquer ce genre de discussions”


“Je lisais dans Le Monde, l’autre jour, qu’un jeune adulte sur cinq, entre 18 et 25 ans, souffre d’un trouble dépressif. Un sur cinq ! Et ce sont ceux qui sont diagnostiqués, alors il doit y en avoir bien plus, qui ne sont pas diagnostiqués, ou ne le sont pas encore. C’est une vraie épidémie. Et il faut en parler.” Hugh Jackman est de retour sur grand écran avec The Son, au cinéma ce 1er mars. Réalisé par Florian Zeller, il raconte la relation entre son père, joué par Hugh Jackman, et son fils, souffrant de troubles dépressifs. 

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“Je suis beaucoup plus ouvert avec mes enfants qu’avant”


Pour l’acteur, ce film lui a permis d’aborder le sujet de la santé mentale avec ses enfants. “J’essayais d’en parler avec eux, beaucoup. Mes enfants, et toute leur génération, sont tout à fait disposés à parler de ça. Pour eux, ce n’est ni tabou, ni secret, ni honteux, ni gênant d’avoir ces conversations, pas comme à mon époque. Cela dit, ils sont venus voir le film avec moi. La première fois que je l’ai vu, c’était avec eux. Et le lendemain soir, on a eu une conversation au dîner qui a duré presque 3 heures, où ils m’ont dit des choses qu’ils ne m’avaient jamais dites. J’espère qu’un film comme celui-ci pourra provoquer ce genre de discussions et donner aux gens l’occasion d’aborder des sujets qu’ils n’auraient pas forcément abordés sinon.”

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Selon lui, ce rôle a changé la relation qu’il a avec ses enfants. “Oui, tout à fait. Je pense être plus vulnérable maintenant, en tout cas j’accepte mieux de leur montrer. Par exemple, je peux leur dire : ‘Je ne sais pas. Laisse-moi 20 minutes pour y réfléchir, je ne suis pas sûr.’ Ou je leur explique les choses que je peux avoir en tête, indépendamment d’eux, parce que je me rends compte qu’ils interprètent peut-être mes craintes et mes inquiétudes comme autre chose, ils pensent peut-être que c’est quelque chose qui les concerne ou ils s’imaginent je ne sais quoi. Je suis beaucoup plus ouvert avec eux qu’avant et je me suis rendu compte que c’était essentiel. Je trouve que ça nous a vraiment rapprochés.”

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“Je pense que le simple fait d’en parler, c’est un début”


Cela lui permet également de se revoir en étant plus jeune. “À 17 ans, je faisais plein de choses, j'étais très enthousiaste. Mais j’étais aussi très inquiet. J’avais peur de beaucoup de choses. J’étais un enfant anxieux et je le cachais en étant très actif, assez crâneur et faussement sûr de moi. J’avais vraiment hâte de finir l’école, je me sentais emprisonné. Je donnais l’impression que ça se passait bien à l’école, mais en fait, j’avais peur, de plein de choses, et j’avais beaucoup de mal à en parler à mes parents. Je vivais chez mon père à ce moment-là et s’il m’avait parlé, ça se serait bien passé, mais j’avais l’impression de ne pas pouvoir et il ne l’a pas fait non plus. Ça m’a pris du temps, de construire cette relation.”

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“Le conseil le plus important que je donnerais à n’importe qui, adolescent ou pas, c’est de ne jamais rester seul avec ses inquiétudes. C’est vraiment une maladie qui est liée à la solitude. La dépression, en particulier, finit souvent par isoler les gens. On se sent délaissé par la société dans son ensemble. Il y a une part de culpabilité : ‘Je devrais avoir dépassé ça, pourquoi je ressens tout ça ? Je ne comprends pas.’ C’est entouré de culpabilité, de honte et d’ignorance. Je pense que le simple fait d’en parler, ne serait-ce qu’à une seule personne de votre entourage, c’est un début. Ne restez pas seuls avec vos inquiétudes”, conclut l’acteur. 

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